Seconde Guerre Mondiale – Un document exceptionnel, inédit, éclairé par un spécialiste de la période

Antoine Bruneau publie le 26 avril prochain Journal d’un collabo ordinaire aux éditions Jourdan. Nous sommes heureux de vous proposer la présentation en avant-première de cet ouvrage, en vous proposant à 17h une causerie autour du parcours de ce Freddy Legrand – l’auteur du journal en question, qui a choisi la collaboration active au lieu de la Résistance, durant la Seconde Guerre Mondiale : quelles motivations l’animaient, quels étaient ses objectifs ? Antoine Bruneau qui a contextualisé et annoté ce Journal dédicacera ensuite son livre lors d’un apéritif convivial.

Visuel Journal d'un collabo ordinaireLe livre : Qu’est-ce qui a pu pousser des Français à entrer dans une collaboration active avec l’Allemagne nazie ? Quels étaient les profils de ces hommes et de ces femmes ? Jusqu’où leurs choix ont pu les conduire ? Vers quelles extrémités ? Freddy Legrand, secrétaire à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) et responsable local du Parti franciste, a noirci au jour le jour huit cahiers d’écolier qu’il a lui-même intitulés « Mémoires d’un raté » puis « Mémoires d’un vendu ». Il y propose un voyage, un voyage au cœur de ses actions, de ses pensées, de ses idées, de ses réflexions, de ses choix, de sa vie de tous les jours mais aussi de ses amours.

Ses idées et ses choix le conduiront successivement d’une douillette existence bourgeoise à la dure vie militaire, de la résistance passive à la collaboration la plus active, de l’armée d’Afrique à la milice franciste, de la vie à la mort…

De l’Athénée royal de Bruxelles, en passant par le Maroc, la campagne de France de 1939-1940, jusqu’à sa fn dans un petit village de la Nièvre, voilà donc l’itinéraire suivi par ce « vendu ».

Un texte inédit, loin de la volonté de se justifier, mais dicté par les événements tragiques des années 1940. Une immersion dans une époque trouble qui présente la vie quotidienne d’un jeune soldat égaré, d’un jeune Français désabusé.

Un livre qui pourrait être un roman s’il n’avait été la vie d’un homme.

A paraître le 26 avril 2018, Editions Jourdan, 280 pages, 17,90 €

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Extrait offert par l’éditeur :

[Incipit]

24 novembre 1941 – Me voici en zone libre depuis le 13 novembre ce qui fait environ 11 jours.

J’ai repassé la ligne sans trop de difficultés. De Nevers à Chagny par le train de 8h05 à Nevers. Voyage sans incident. Arrivée à Chagny à 13 heures. Jusquà Montchanin j’ai profité de la compagnie d’une jeune femme bien mignonne qui venait de Paris et allait à Nice. Nous sommes devenus copains quelques minutes, mais «honni soit qui mal y pense».

À Chagny, déception ! J’apprends que Monsieur P. sur qui je comptais pour me renseigner est arrêté. Mektoub ! Je descends à l’Hôtel Central où je trouve un ouistiti complaisant qui me tuyaute, mais je ne suivrai pas ses conseils.

En effet, au repas du soir je rencontre un drôle de type que je soupçonne de faire le trafic des stupéfiants. Il s’offre de m’aider.

Je me méfie bien un peu. Mais bah ! C’est l’aventure ! Je suis armé, d’ailleurs, je possède un petit couteau-poignard suédois, tranchant comme un rasoir, suffisant pour me défendre le cas échéant, ou pour punir une trahison.

Je dors bien malgré le froid qui règne dans la chambre. Nous partons le lendemain par le car pour Chalon-sur-Saône. Je trouve la vie belle. J’aime le risque et le danger. Je sais que si je suis pris, je serai fusillé par les Fridolins pour port d’armes. Mais je suis bien résolu à ne pas me laisser prendre. Plutôt un hara-kiri que le poteau d’exécution, surtout par ces cons-là.


Nous ne disposons que de 15 places assises, mais la rencontre est ouverte à toutes et tous ! Si vous voulez toutefois vous assurer d’avoir une chaise à votre disposition, merci de nous le signaler dans un message via ce formulaire de contact ! >