13 septembre 2019. Alors que nous dévorons, tambour battant, de nombreux romans et récits de cette rentrée, voici déjà qu’apparaissent de premiers favoris, qu’il nous importe de soutenir et de défendre.

 

Coup double !

Marie-Thé et Paméla ont toutes deux lu et aimé ces deux pépites :

Charles Coustille et Léo Lepage, Parking Péguy – Flammarion

Lisez tout le bien que nous pensons de cet ouvrage OVNI dans cet article, où nous présentons la venue prochaine des auteurs à la librairie !

Bérengère Cournut, De Pierre et d’os – Le Tripode

La quête initiatique d’une jeune Inuit séparée de sa famille sur la banquise. 

De l’ethnologie ultra documentée intégrée au romanesque délié, à l’exercice de style poétique (dans les chants recomposés qui ponctuent les chapitres) au suspense d’une épique aventure en terres hostiles, le tout dans un objet magnifique contenant quelques illustrations en fin de volume.  MAGIQUE.

Coups de cœur de Marie-Thé

Jean-Baptiste Andrea, Cent millions d’années et un jour – L’Iconoclaste

Une expédition paléontologique en pleine montagne où chaque pas nous rapproche du rêve et de la folie. Après le succès de Ma reine, un deuxième roman à couper le souffle.

Le désir presque surréaliste d’un paléontologue, animé par une enfance écourtée. L’imbrication de ces deux réalités nous emmène au plus profond des relations humaines, dans un décor montagneux particulièrement rude mais MAGNIFIQUE.

Manuel Vilas, Ordesa – Editions du sous-sol

Phénomène de librairie en Espagne, Ordesa a été désigné Meilleur livre de l’année par les grands quotidiens El País et El Mundo, imposant Manuel Vilas comme un écrivain majeur de la littérature espagnole.

De nombreux personnages, chacun surnommé d’après un musicien célèbre, nous laissent entrevoir la vie d’une famille modeste dans l’Espagne de ces dernières décennies. L’auteur en deuil de ses parents revient sur les moments fugaces et quotidiens vécus auprès d’eux. Une histoire d’amour filial qui se réinvente par une écriture, FORTE ET PRÉCISE.

Coups de cœur de Paméla

Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon – Editions de l’Olivier

Le narrateur, fils d’un pasteur Danois et d’une mère programmatrice de cinéma d’art et d’essais – du moins dans les années 70-80, à Toulouse, se retrouve en prison à Montréal, dans la même cellule qu’un grand biker pataud : qu’a-t-il fait ? Comment sont morts sa femme, son père et sa chienne, ces morts qui le visitent dès le départ du roman, quel lien avec son incarcération ? 

Sans esbroufe mais terriblement bien ficelé, émaillé de formules extrêmement pertinentes, le style de Jean-Paul Dubois est un cheval de Troie : il ne lance ses plus belles attaques qu’une fois qu’on l’a laissé passer, amadoué par son apparente simplicité. CAPTIVANT, ÉMOUVANT ET DIGNE.

Tommy Orange, Ici n’est plus ici – Albin Michel

Dans ce premier roman choral américain écrit par un descendant de natif Cheyenne, nous partons à la rencontre du destin croisé de plusieurs « NDN », Indiens à qui l’Amérique a demandé de « tourner la page », jusqu’au final explosif et vibrant où ils se rejoignent. 

Dans un style sobre qui ménage ses effets, nous rince régulièrement de magnifiques formules, d’élans de quasi transe, Tommy Orange nous informe, peut-être, du sort des Indiens d’aujourd’hui en Californie, mais il nous emporte surtout dans une spirale nerveuse et poétique, d’existences anxieuses, malades, détériorées ou survivantes, souvent douces, décalées, incertaines. Un grand roman social, dont le souffle dépasse la seule ambition documentaire. CHARNEL, INSPIRÉ ET POIGNANT.

À très bientôt, et en boutique, pour les autres !