Coup de cœur de Marithé

La force des mots…
Tant de noblesse, de beauté d’âme,de pureté des sentiments véhiculées dans cette nouvelle.
Une sensibilité extrême qui ne peut laisser indifférent et qui vous touche au plus profond de l’être.

Vercors, Le Silence de la mer et autres récits

Nouvelle édition augmentée parue en poche chez LGF, février 2018

256 pages, 6,20 €

Présentation de l’éditeur :

Cette nouvelle édition comprend, en plus d’une révision du texte, une présentation d’Alain Riffaud (spécialiste de l’auteur) ainsi que des dessins et des photos, pour certaines inédites.

Sous l’Occupation, une famille française est contrainte de loger un officier allemand : c’est un homme de grande culture, souriant, sensible et droit. Pourtant, soir après soir, le nouveau maître du pays ne trouvera que le silence obstiné de ses hôtes, un silence au creux duquel apparaît toute « la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui luttent ». Le Silence de la mer est un réquisitoire implacable contre la barbarie hitlérienne. Les récits qui l’accompagnent ont une portée tout aussi forte. Ils lancent un vibrant appel aux vertus d’un humanisme conscient de ses devoirs.
Le Silence de la mer, devenu un classique traduit dans le monde entier, loué, étudié, adapté au cinéma, est le premier grand livre de la Résistance.

Extrait :

Il était devant les rayons de la bibliothèque. Ses doigts suivaient les reliures d’une caresse légère.

– « … Balzac, Barrès, Baudelaire, Beaumarchais, Boileau, Buffon… Chateaubriand, Corneille, Descartes, Fénelon, Flaubert… La Fontaine, France, Gautier, Hugo… Quel appel !  » dit-il avec un rire léger en hochant la tête. « Et je n’en suis qu’à la lettre H ! … Ni Molière, ni Rabelais, ni Racine, ni Pascal, ni Stendhal, ni Voltaire, ni Montaigne, ni tous les autres ! … » Il continuait de glisser lentement le long des livres, et de temps en temps, il laissait échapper un imperceptible « Ha ! », quand, je suppose, il lisait un nom auquel il ne songeait pas. « Les Anglais, reprit-il, on pense aussitôt : Shakespeare. Les Italiens : Dante. L’Espagne : Cervantès. Et nous, tout de suite : Goethe. Après, il faut chercher. Mais si on dit : et la France ? Alors qui surgit à l’instant ? Molière ? Racine ? Hugo ? Voltaire ? Rabelais ? ou quel autre ? Ils se pressent, ils sont comme une foule à l’entrée d’un théâtre, on ne sait pas qui faire entrer d’abord. » pages 31-32.